LES GREVES DE LA FAIM Docteur BARLET Capacité de médecine en milieu pénitentiaire Cours Université LYON I I / HISTORIQUE
- Très peu de grèves dans les prisons françaises avant et pendant la guerre de 1939-45. La sous-alimentation chronique des détenus limitait sans doute cette conduite qu’elle assimilaitpar ailleurs à un risque vital évident.
- Essor dans les années 1957-1960, à l’occasion de l’incarcération d’algériens qui organisaientdes grèves collectives spectaculaires. L’efficacité du procédé sur l’opinion publique, et sur lesAdministrations le valida.
- S’ensuivirent diverses grèves collectives menées par des détenus “ politiques ” (autonomistescorses, irlandais 1981, basques), dans le but non pas d’obtenir une indulgence pénale maisd’attirer l’attention sur leurs idées, (Cf. grève Louis Lecoin pour la reconnaissance desobjecteurs de conscience). S’agissant d’un mouvement “ pacifique ”, les autorités ne peuventutiliser la coercition ou les mesures disciplinaires. II / EPIDEMIOLOGIE
- 81,43 % ont arrêté avant le 20ème jour et 6 ont poursuivi au-delà du 100ème jour.
Les motivations invoquées sont le plus souvent d’ordre judiciaire (sentiment d’injustice, d’impossibilitéde se défendre, de rencontrer juge ou avocat). III / LEGISLATION * Code de Procédure Pénale -Art D 280
Toute grève supérieure à 48 heures doit être immédiatement portée par le chefd’établissement à la connaissance du préfet et du procureur de la république, enmême temps qu’à celle du directeur régional pénitentiaire et du ministre de lajustice.(1)De plus, s’il s’agit d’un prévenu, au magistrat chargé de l’information et, s’il s’agitd’un condamné au JAP. -Art D 390
Si un détenu se livre à une grève de la faim prolongée, il peut être procédé à sonalimentation forcée mais seulement sur décision et sous surveillance médicales etlorsque ses jours risquent d’être mis en danger. Il en est rendu compte aux autorités visées à l’Art D 280. * Code pénal
Sanctionne l’abstention volontaire de porter assistance à personne en péril.
La volonté du malade doit toujours être respectée.
Un médecin sollicité ou requis pour examiner une personne privée de liberté nepeut favoriser ou cautionner une atteinte à l’intégrité physique ou mentale de cettepersonne ou à sa dignité.
Lorsqu’un prisonnier refuse toute nourriture et que le médecin estime qu’il est enétat de formuler un jugement conscient, il ne devra pas être alimentéartificiellement.
La mise en application de ces textes souvent contradictoires renvoie le praticien à son appréciation“ en conscience ” de chaque situation.
(1) Bureau de l’individualisation des peines
IV / DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Anorexie dépressive, principal ou seul symptôme repérable d’un syndrome dépressif non exprimé
- Equivalent suicidaire camouflé, le patient invoquant en surface quelques revendications
rationnelles pour masquer et se masquer une détermination suicidaire en cours d’élaboration et nonencore assumée comme telle.
- “ épidémie ” de grèves chez les détenus de droit commun d’un établissement donné, à partir d’une
ébauche de solidarité ou d’une cohésion d’intérêt généralement circonstancielles et éphémères,parfois en protestation plus pérenne face à une crise institutionnelle. V / ETIOLOGIE
- Seul mode de revendication toléré, exposé à la seule “sanction” de l’isolement alors que la T.S
peut être sanctionnée au plan disciplinaire, à l’appréciation du chef d’établissement.
- Rapport avec la nourriture particulièrement investi dans un contexte de régression : le conflit
détenu / reste du monde se centre sur le système digestif à l’image du conflit enfant /monde extérieur.
- Sortie de l’anonymat et du statut de coupable inversé en statut de victime culpabilisant à son tour,
dans l’exhibition de son corps décharné, surveillants, magistrats, soignants.
- Mais, avant tout, ultime langage du corps destiné à rétablir une communication ressentie comme
rompue au niveau de la parole : rencontrer ma compagne, mon juge, mon avocat et pouvoir être“ entendu ” par eux.
D’où la fréquence maximale dans la période entre 7 jours et 4 mois, où la solitude et l’incertitude
D’où le rôle de médiation essentiel pour les soignants. Rôle délicat qui doit s’en tenir à tenter de rétablir une communication interrompue, sans pour autant s’immiscer dans le devenir d’une relation affective ou dans des prises de décision appartenant aux instances judiciaire ou pénitentiaire. VI / CLINIQUE * 10 premiers jours : phase d’adaptation
- Perte de 500 g par jour- Diminution de la tension artérielle- douleurs abdominales- Apparition de cétonurie
Surveillance par :
- Ionogramme sanguin comportant une légère augmentation de l’uricémie- NF- ECG de référence
* vers 20ème jour
- Perte d’environ 20 % du poids corporel
- Haleine cétonique- apparition d'œdèmes carentiels- Asthénie mais sérénité et euphorie dans la disparition des douleurs abdominales et de la sensation de faim. - Trouble du rythme si hypokaliémie importante (bradycardie, allongement Q T, inversion de T). - Crampes signant le début d’atteinte polynévritique. - Trouble visuels signant un début de névrite optique carentielle (redoutable car pouvant être irréversible)- ionogramme sanguin qui révèle une baisse du calcium, du potassium et des protides. - La surveillance de la diurèse montre un reflet de la prise liquidienne, de cétonurie et d’albuminurie. - Début de perturbation NF : anémie mycrocytaire, hyperleucocytose fréquente. Surveillance complétée par :
- Examen neurologique et ophtalmologique, plus ECG toute les semaines. * Au-delà
- Phlébites- Embolies pulmonaires- Gayet Wernicke- Névrite optique
Surveillance par :
- Examen clinique et biologique quotidien- A ce stade, l’hospitalisation s’impose, en particulier devant la constatation de troubles visuels
d’une baisse de la diurèse ou de perturbations métaboliques constantes sur 3 ionogrammes sanguinssuccessifs. VII / THERAPEUTIQUE * Prévention
- Information-médiation, discussion de l’isolement cas par cas. - Boisson ≥ à 1500 cc / jour. - Polyvitaminothérapie (non considérée comme rupture de grève).
- A partir du 20ème jour, prescription de FRAXIPARINE 0.3 ml (en surveillant TCA et plaquette) et deCYTOTEC 1 cp à 200 µg / jour.
* Reprise alimentaire après 20 jours. - 48 h (J1, J2)
. Boisson eau à 250 cc / jour. Perfusion 1500 cc (éviter surcharge volémique brutale), dont 1000 OSMOTAN 10 % + 500
TROPHYSAN + 3 HYDROSOL polyvitaminé + 2 NONAN + KCl quantum satis pour ramener kaliémieà la normale.
. Pas de lipides en raison du risque pancréatique et vasculaire. - 48 h (J3, J4)
. Boisson à 500 cc / jour (eau, bouillon, jus de fruit)
. Perfusion à 2000 cc dont 1000 OSMOTAN 10 % et 1000 protéines (si fonction rénale
efficace) + vitamines + NONAN + NaCl quantum satis pour ramener natrémieà la normale
- (J5, J6)
. Boisson libre. . Alimentation BBC fractionnée en 5 repas (risque d’infarctus intestinal par thrombose ouspasme ilio-mésentérique à l’arrivée d’un bol important). . Perfusion 1500 à 2000 cc avec introduction de ≤ 500 ml Juelip et contrôle des triglycérides.
Le tout apportant 1800 calories, hors protéines. - A partir de J 7 (selon évolution)
. Alimentation per-os fractionnée à 2000 cal/jour, plus apport nutriments (Fortimel), plusvitaminothérapie, plus kinésithérapie.
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